Aven de la Chapelle Sainte Barbe (Opoul-Périllos)
Participants : Eric G., Nicolas A.
La cavité ayant été équipée par les copains du CAF, on en profite pour aller voir le sommet du méandre du fond où un copain aurait vu un puits descendre après une escalade d'une trentaine de mètres. Nous sommes sur site vers 10h30 et le temps de changer, palabrer et boire une petite bière, nous entrons sous terre vers 12h.
On s'arrête dans la salle à -20 m déposer le matos de tir au cas où nous aurions le temps d'aller revoir les puits qui démarre derrière la trémie de cette salle. La descente se poursuit rapidement avec l'équipement en place et musique à fond sur la petite baffle étanche d'Eric. Au fond à -160 m, on apprécie les cordes qui ont été installées en fixe pour accéder au méandre supérieur à 15 m de hauteur. Ce méandre très haut mais large de moins d'un mètre par endroit se finit sur un croisement de faille : au-dessus, à gauche et tout droit, le méandre se finit sur escalade. On attaque celle en face. Eric s'élève de 25 m environ en oppo et plante deux points pour que je puisse le rejoindre. Je m'engage alors dans la partie haute du méandre et vois que ça replonge vers le croisement de faille où on a laissé les kits (on en conclut que c'est ce qu'a vu le copain). Je continue l'escalade en libre jusqu'à ce que la faille se pince 25 m plus haut. On peut à nouveau parcourir le méandre jusqu'en balcon au-dessus du croisement de faille. Au-dessus, à la faveur du croisement, un beau puits lisse remonte à perte de lumière. Impossible d'escalader ici sans poser des points en artif.
On parviens malgré tout à le traverser pour pénétrer dans le haut de la deuxième faille. Celle-ci est bien fossile et agrémentée de nombreuses concrétions. On a du temps et on décide de poursuivre l'escalade au maximum par ici avant de rebasculer, s'il le faut, dans le beau puits du croisement. Les concrétions me permettent de m'élever rapidement en libre. Dès que la hauteur me parait importante, je pose un point sur amarrage naturel pour qu'Eric me rejoigne. Les longueurs s’enchaînent. Nous raboutons les deux cordes de dix mètres à celle de 40 et nous arrivons au centimètre près dans une alcôve joliment concrétionnée en blanc avec quelques excentriques mais qui marque malheureusement la fin de cette voie. Ici, la seule suite est un petit méandre impénétrable qui semble retourner vers le puits du croisement et qui aspire goulûment. Heureusement, nous avons repéré un passage plus large dans la faille 10 m plus bas qui devrait nous permettre de rejoindre ce croisement de faille et le puits principal plus facilement. Mais ça, ce sera pour plus tard.
Nous laissons équipé et nous entamons la redescente en faisant la topo. C'est long, on se rend compte qu'on a pris pas mal de hauteur. Arrivé en bas, la topo annonce 76 m d'escalade. C'est pas mal avec seulement 6 goujons de posés. L'équipement direct par le puits du croisement des failles devrait nous donner un beau P80, et nous ne savons pas ce qui nous attend encore au-dessus. A noter qu'on a repéré une trace d'acéto à +50 m mais rien en haut et aucun point dans le puits principal (il faudra questionner les anciens). Au final, on est qu'à 6,5 m de la lucarne au bas du P40 de l'entrée. Malgré tout, le très fort courant d'air ressenti à l'entrée du méandre part par là et une jonction avec l'Aven de l'Ancêtre qui souffle toujours aussi fort est plus qu'envisageable. Il nous resterait une vingtaine de mètres en plan à parcourir d'après les topos. En attendant, il nous faut remonter.
Cela fait un moment que je n'ai pas fait de grands puits et ça se sent. J'en chie dans le P50 et je vois la lumière d'Eric disparaître plus haut. J'ai le temps de bien me mouiller dans le P32 arrosé. Enfin, j’enchaîne les pauses dans le P40 jusqu'à déboucher dans la salle de la trémie où on va enfin pouvoir manger un bout. On refait les kits, les deux derniers P10 sont une formalité et on ressort de jours vers 17h. En résumé, une bien belle explo qui laisse plein d'espoir pour la jonction tant imaginée depuis un bout de temps. Les copains y retourne bientôt, espérons que cela paye enfin !