En ce début d'année, Arthur G. est informé de la découverte d'une cavité non loin de Montségur par un amateur de spéléo. Renseignements pris, Arthur, Rémi et Bastien se lancent dans l'exploration et la topographie de cette cavité, la grotte Cyriel, qui s'ouvre à quelques mètres de la rivière dans les gorges sous le château. En 5 sorties, c'est près de 1 km de topo qui est réalisé avec une branche qui n'est pas encore terminée.
Après invitation d'Arthur à visiter ce nouveau petit réseau, on décolle Samedi avec Chloé en direction de Belesta. Sur la route, quelques pauses dans la vallée du Rebenty et sur le Plateau de Sault nous offrent quelques morilles ! Puis nous rejoignons Arthur, Lage et Noel à la terrasse du Pré du Bonheur à Fougax. La soirée se poursuit chez Lage où il nous annonce que demain midi les morilles sont au menu !
Afin d'être dispo pour le repas annoncé, Arthur et moi partons à 22h30 pour faire la visite de la cavité. Dans les gorges, nous descendons une forte pente jusqu'à la rivière du Lasset qu'il faut traversée en jouant les équilibristes pour ne pas tomber à l'eau. De l'autre côté, la cavité s'ouvre à une dizaines de mètres au-dessus du torrent.
L'entrée confortable mène à une série de petites salles ébouleuses en forte pente. Un puits de 10 m entre les blocs nous dépose au pied d'une jolie petite cascade. A partir de ce point, la cavité devient horizontale. Nous poursuivons dans ce petit méandre, l'actif se perd rapidement dans un trou minuscule. Un peu plus loin, un petit ressaut permet de retrouver l'actif qui disparaît rapidement dans un siphon. La suite est en face dans un petit boyau au sol boueux. Après 80 m de ramping, on recoupe un laminoir avec un amont et un aval. Le sol couvert de galets et les parois présentent de superbe forme d'érosion avec des banquettes et des coup de gouges.
A l'amont, le laminoir se développe sur près de 200 m jusqu'à un rétrécissement rempli de graviers en cours de désobstruction. A noter la présence d'un bon courant d'air soufflant.
Vers l'aval, on suit le courant d'air. Très rapidement, une série de gours profonds avec une étroiture invite à une baignade forcée et l'eau est loin d'être chaude ! 60 m plus loin, un affluent arrive rive gauche. L'aval se poursuit en laminoir sur 180 m au milieu de jolies fistuleuses. Vers la fin, la galerie prend des dimensions plus confortables et l'on peut enfin se relever, mais la joie est de courte durée car la galerie bute rapidement sur un magnifique miroir de faille. Seule une étroiture au raz du sol permet de gagner quelques mètres mais l'absence total de courant d'air n'est pas de bon augure.
Le courant d'air file dans le deuxième affluent qui a été topographié sur 150 m avec arrêt sur rien pour l'instant. Nous ne l'avons pas visité ce weekend par manque de temps et surtout par fatigue car ces laminoirs sont épuisants !
L'entrée est donc une perte du ruisseau encore active. Toutefois, les réseaux actifs se développent certainement plus bas et sont impénétrable. L'on suit donc tout le temps un réseau semi actif. Cette perte est l'affluent d'un ruisseau temporaire plus important. L'amont de celui-ci prend la direction de Montségur et des pertes situées bien plus haut. L'aval se dirige étonnamment vers le cœur du massif mais malheureusement, la faille qui marque le point terminale de la cavité laisse peu d'espoir de suite. Enfin, le deuxième affluent semble revenir en direction du ruisseau et pourrait être l'arrivée d'une seconde perte. Toutefois, ce dernier pourrait nous livrer quelques surprises, son exploration complète et la topographie nous on diront plus très prochainement...
De notre côté, nous nous extirpons de la cavité vers 2h du matin plein de courbature mais nous serons frais et dispo dès le lendemain pour le veau sauce morilles de Lage !!
Report du plan de la cavité sur orthophoto IGN avec le sens
des principaux écoulements et du courant d'air. Le positionnement est
approximatif et la topo n'est pas complète... (Topo SSP 2014)
Le report en 3D (Topo SSP 2014)
Bravo pour cette découverte. La résurgence est peut être la fontaine de Lesqueille. Le potentiel sous ce massif laisse rêveur...
RépondreSupprimerBonne chance pour la suite.
SpéléOlive
En effet, belle découverte d'autant plus que Arthur, Rémi et Bastien ont fait plus de 500 m de première dans le deuxième affluent et ont trouvé une grosse salle avec 2 actifs. Encore du pain sur la planche. Quant à la résurgence, l'Esqueille semble plus drainer le trop plein des eaux de la Frau, je tablerais plutôt sur la résurgence de Fougax mais seule une coloration pourra le confirmer. Au plaisir de se croiser sous terre !
RépondreSupprimermerci d'avoir réussi a garder le secret !!!! Pour les autres cavités on dira plus rien merci arthur rémi bastien ......... on vous enverra les photos de la nécropole
RépondreSupprimerLa découverte de cette grotte revient effectivement à Cyriel jeune homme ariégeois habitant non loin de là. Il ne souhaitait pour l'instant pas révéler la présence de cette cavité avant de l'avoir explorée. Merci au petit prétentieux qui compte s'attirer la reconnaissance des autres spéléos de son club.
SupprimerEn effet, l'invention de cette cavité a été réalisé par Cyriel et il n'y a aucune prétention de s'accaparer cette découverte dans ce post. Sachez que d'une part, les cavités naturelles font partie notre patrimoine et nous ne pouvons en aucun nous les approprier, une découverte n'est rien s'il elle n'est pas partagée. D'autre part, le but de nos visites n'ont que pour objectif d'améliorer la connaissance de ce système hydrologique comme le prouve les nombreuses heures de topographie réalisées dans des conditions loin d'être facile. cette topographie a d’ailleurs permis de faire progresser la connaissance de cette cavité. Il faut également souligner que les travaux spéléologiques sur ce massifs ont commencé bien avant nous, avec notamment les colorations réalisés par la SSP dès les années 60 ou encore l'invention et l'exploration de la Perte du Moulin en 1987 par la SSAPO et le SSPCV. Ceci nous montre que c'est l’effort conjugué de tous les spéléos qui fait avancer les connaissances. Toutefois, je ne peux que regretter nos explorations aient créé cette "polémique", le respect des travaux des autres spéléologues est primordiale comme le rappel la charte du spéléologues de la FFS (que je te conseil vivement de lire) et je m'excuse si tu t'es senti dépossédé de ta découverte. J'espère maintenant que cette aventure va se poursuivre avec toi et que nous pourrons nous croiser sous terre de préférence. Nico
SupprimerEt plus de vin il rentre, plus de vérité il sort (in vino véritas...) A bon entendeur ! Et les cavités n’appartiennent à personne. Enfin c'est ce que je crois?
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