lundi 31 octobre 2016

Prospection à l'étranger

Lundi 31 octobre 2017
Participants : Eric G., Chloé P. et Nico A.
Massif du Montolier de Perellos (66/11)


Profitant de la belle journée qui s’annonçait, nous voilà parti pour prospecter le versant gavatx du Montolier de Perellos. Hé oui, une fois n'est pas coutume, nous avons pris notre courage à deux mains pour pénétrer dans ce territoire obscure et hostile qu'est la gavatxie, parfois maladroitement appelé Aude (;-). Grace à la piste menant au radar météo, nous gagnons pas mal de temps et de dénivelé. En début d'après midi, nous partons en direction du lieu dit le Four du Verre, sorte de large crête-plateau à cheval entre les majestueuses combes de la Balalène et de Laval. Deux avens pointés sur la carte IGN avaient attiré mon attention. Nous les retrouvons sans difficultés. Le premier, bien caché par des lierres, s'ouvre sur un plan incliné de blocs qui rejoignent rapidement la paroi vers -5 m, effaçant tout espoir de continuation. Le deuxième, de grande taille, est un puits d'une dizaine de mètres coupé en deux par un palier. Le fond est obstrué par les blocs mais un départ de puits reste à voir. Sur le chemin, nous découvrons trois autres petites entrées. La première laisse juste passer le corps pour se retrouver dans une alcôve. La suite semblait bien bouchée mais en remuant quelques blocs dans la terre une ouverture se forme laissant apercevoir un petit ressaut. A revoir pour finir de l'ouvrir même si pas d'air ce jour là. La deuxième donne accès par une étroiture verticale à un ressaut de 4 m. La suite est un départ vertical étroit obstrué par des blocs et quasi impossible à attaquer. Enfin sur le retour, un dernier départ est trouvé. Une petite faille laisse entrevoir le départ d'un puits, les cailloux descendent sur une dizaine de mètres. Il faudra revenir élargir l'entrée avec du matériel adéquate ! En résumé, une bien belle journée dans ce coin magnifique et sauvage. Je pense que peu de spéléo ont traîné leurs bottes dans ce secteur très intéressant. D'ailleurs, si les camarades audois qui me lisent ont des infos sur les explos qui y ont put être menées, je suis preneurs.

La première cavité découverte

 L'entrée n'est pas bien large

Un deuxième puits bouché à -5 m

La sortie n'est pas évidente
  
Un des avens marqués sur la carte IGN et bien caché par les lierres

Malheureusement très vite comblé par des éboulis

Une dernière découverte prometteuse sur le chemin du retour

vendredi 28 octobre 2016

Aven du Roboul

26 octobre 2016
Participants : Fanny R. (CAF), Eric
Aven du Roboul. Opoul-Perillos
TPST : 8h

Le RV est fixé à 10h à la maison. Préparation du matériel, surtout celui d’escalade et enkitage du perfo. Nous voilà prêt pour partir et une bonne idée nous viens, mangeons maintenant on ne portera pas la nourriture sous terre. Quelques patates rissolées et une pizza tarte oignons poivrons plus tard nous voilà partis. Entrée au Roboul à 13h qui est déjà équipé. Nous avions en tête d’explorer au maximum cet aven. 

Avec la belle corde des Picos de 6 m (et 15 ans d’âge sous terre) nous équipons le P3 d’entrée. Arrivés dans la salle Pouthus nous repérons des U en acier en guise de marches pour aller visiter une petite corniche située à gauche de la salle. C’est beau (attention la 1ére marche ne tiens pas). Une autre escalade en U est repérée sous la chatière Creus, elle donne dans une jolie petite salle bien concrétionnée avec un puits retombant sur le réseau principal. Arrivés à la salle Maryse nous entreprenons de chercher le réseau des toboggans. Pour y arriver une escalade entre les blocs de l’éboulis permet d’atteindre une niche avec soit à gauche un boyau étroit, glaiseux et bouché à son fond après 3 m de ramping, soit juste avant le départ du boyau un autre départ à nos pieds qui nous mène dans une succession de toboggans bien glaiseux. Un P6 plus tard et nous voilà au fond de ce réseau à la côte -75 m. Sur notre droite 2 boyaux bien humides avec arrivées d’eau et à droite une faille aux parois ciselées avec une lucarne remontante. Zut, on a laissé le matos d’escalade à la jonction des 2 réseaux. Pour une autre fois.

Nous poursuivons le réseau principal. Arrivés au départ du dernier puits, la topo de 1977 indiquait une cheminée remontante non escaladée. Je me colle à l’escalade pendant que Fanny équipe le dernier puits. De mon côté l’escalade se fait en oppo dans une multitude de blocs coincés et coupant dans une cheminée de 2m de diamètre. Me sentant seul et entendant des voix dans la salle Alberty je redescends dans l’idée de proposer à F. de m’accompagner pour cette exploration. Et là stupeur, F. m’explique qu’elle n’est pas arrivée au fond, un bruit de respiration l’ayant effrayée. Quoi, qui, comment est-ce possible ? Septique je rejoins Fanny au dernier fractio, je descends à mon tour et j’entends une forte respiration. On me disait donc vrai !! Mon cerveau ne fait qu’une étincelle et j’envisage la vraie et dure réalité ; un sanglier tombé au fond ? Ou bien comme la cavité était équipée sauf le puits du fond un spéléologue malheureux tombé et inconscient ne pouvant répondre ? Je pendule, je mets le spot et je cherche. Mes cris semblent contrarier cette créature car des variations « évidentes » je perçois. Ya quelqu'un?! Rien. Une créature inconnue ? Peu importe soyons courageux, fuyons ! Et là F. me demande de libérer la corde pour me prêter main forte. Oups, je dois me poser au sol ? Arghhhh. Libre. Nous cherchons dans toutes les directions cette malheureuse créature. Nous repérons le lieu du bruit et quelques blocs enlevés plus tard une infime sortie d’air à travers la glaise au-dessus du lac Tabarie fait des bulles et du bruit. Merci au puits d’avoir apporté cet écho de folie (surtout la nôtre). Et oui on a l’air malin là. Nous ré equipons en plein vide ce puits pour éviter les frottements de l’ancien accès. (en tête de puits aller sur la droite chercher le plein pot).

Nous reprenons l’escalade qui au bout de 15m aboutie sur un conduit bouché. 6 m avant le plafond une faille laisse passer un courant d’air significatif. Très étroite en son début, 1 tir pourrait bien nous permettre de passer. Mais la cheminée est constituée de blocs coincés,…coincés ? Nous entamons la remontée après avoir tenté de vérifier l’heure. Mais qui donc c’est assis sur mon kit contenant mon tél portable. (pas de doutes c’est bien moi). Dommage plus d’heure. Déséquipement de la cavité par F. qui gère ça nickel. Sortie à 21h rencontre avec les copains revenant de la Bouzigue et accueil bière chips. Merci les copains.


dimanche 9 octobre 2016

Exercice secours transmission

Dimanche 09 octobre 2016
Participants : Eric et Nico (TES) + 14 spéléos
Grotte de Montou, Corbères-les-Cabanes

L’heure de rendez-vous était fixée à 8h au SDIS 66. Le matériel est chargé dans le VLHR et nous prenons la direction de Corbères-les-Cabanes où nous retrouvons le reste de l’équipe vers 9h30. La première heure est consacrée aux rappels des procédures de transmission et à la présentation des différents moyens de transmission. Vers 10h30, deux équipes sont formées pour installer les TPS. La première installe son TPS à l’entrée 1 alors que la deuxième s’installe dans la Salle de la Coulée. A 11h, la communication est établie parfaitement et différents scénarii de communication sont effectués. Les TPS sont ensuite déplacés dans des zones avec des configurations d’installation plus compliquées. Le premier est installé dans l’entrée sablonneuse 2 et le second dans la salle ébouleuse de la Sortie. Malgré les difficultés, la communication parvient à être établit. Vers 12h30, les équipes se retrouvent à l’extérieur pour le repas.

En début d’après-midi, 3 équipes sont formées pour travailler les transmissions filaires. Une équipe installe le fil entre l’entrée 2 et 1 pour utiliser les Michiephones. La communication sera établie sans difficulté. Une deuxième équipe installe une ligne entre l’entrée 1 et la Salle de la Coulée avec deux généphones. Malgré le soin porté à l’installation, l’état du fil d’entrainement ne permettra pas la communication tout comme le dernier tronçon installé par la troisième équipe entre l’entrée 3 et la Salle de la Coulée. La communication sera tout de même établit à l’aide des Michiephones. La bobine de fil utilisée pour l’entrainement devra être remplacée par une des bobines neuves du stock. La journée se termine par un petit débriefing et le rangement du matériel au SDIS.

Malgré un changement de programmation indépendant de notre volonté, cet exercice a réuni un bon nombre de spéléo et a été une belle réussite. Les transmissions sont en effet un aspect essentiel lors d’un secours spéléo et l’ensemble des participants a pu travailler de façon optimale dans une très bonne ambiance. Merci à tous les participants à cet exercice et rendez-vous le 20/11/16 pour un mini-barnum !

dimanche 25 septembre 2016

Weekend à Périllos

24 et 25 septembre 2016
Participants : Seb H., Nico A., Éric G. et Céline.
Aven des Pétales, Caune des Trois Arbres, Aven du Sarrat de la Mourtre.


Départ de Perpignan samedi en début d'après-midi direction le massif des Corbières d'Opoul-Périllos. Nous nous rendons directement à l'Aven des Pétales dans la cuvette d'Opoul. La cavité ouverte au début des années 80 avait été depuis rebouchée. Louis G. a entrepris de la rouvrir et a fait un gros travail de désobstruction. Vers 15h, nous nous mettons au travail, et comme Louis nous l'avait indiqué, l'extraction de seulement quelques gros blocs nous permet de rouvrir la cavité.

Le passage est toujours étroit mais Éric et moi parvenons à nous y faufiler. On débouche dans une jolie petite salle. La suite est un enchaînement de passages plus ou moins larges entre de gros blocs et la paroi. Éric passe par un côté de la salle et moi de l'autre, on se retrouve une dizaine de mètres plus bas au sommet d'un ressaut de 3 m. Ici, le passage de l'eau est bien marqué avec une roche polie et de très nombreux galets. Une désescalade un peu exposée permet de poursuivre dans une galerie déclive de courte durée. La suite est un boyau étroit ponctuée d'une étroiture en angle droit. On débouche alors dans une vaste diaclase inclinée à 70°. On descend d'environ 5 m avant que la diaclase encombrée de blocs oblige quelques passages plus étroits. Quelques mètres plus loin, celle-ci butte de part et d'autre sur des remplissages de blocs. Malgré nos recherches, nous ne parvenons à déterminer l'endroit exact d'où vient le courant d'air qui parcours la cavité. En remontant, nous explorons un puits au sommet du R3. Le récit d'explo de l'époque annoncait un P30. Au final, Éric descend en oppo d'une douzaine de mètres dans un puits étroit. Au fond, un remplissage de galets barre le chemin et une désobstruction parait difficile. Nous refaisons surface vers 18h pour retrouver Seb.

Le soir même, nous montons à la Caune où nous somme rejoins par Céline (la colloque à Éric). Nous installons nos hamacs pour passer la nuit. Après une bonne grillade, nous passerons une bonne partie de la soirée sur les différentes voies qu'offre la cavité, une première pour Céline qui s'en sort haut la main. Dimanche, nous nous levons vers 9h. Le petit déjeuner est vite avalé et nous retournons rapidement sur les parois. Éric laissera pas mal de sueurs pour déséquiper la vire aérienne installée dans la nuit.

En fin de matinée, nous montons à Périllos pour manger avant de prendre la direction de l'Aven du Sarrat de la Mourtre. Celui-ci a été découvert en 82 par Steph F. et je pense qu'il n'a pas vu grand monde depuis. Éric et moi nous y engageons. L'entrée étroite en fissure de lapiaz donne au sommet d'un puits diaclase de 39 m. Certains vieux spits sont inutilisables, grâce à des amarrages naturels on parvient à descendre. Le passage se resserre ponctuellement à -24 m. Trois fractionnements et nous arrivons à la base du grand puits. Un dernier ressaut de 4 m est descendu en oppo pour toucher le fond boueux. Un petit méandre remontant bute rapidement sur une étroiture qu'il serait intéressant d'élargir. Nous remontons dans la foulé en repérant un puits parallèle à explorer à quelques mètres sous le départ du grand puits, à revoir lors de la prochaine explo. Après 1h30 d'explo, nous retrouvons la surface où les copains nous attendent sous un ciel menaçant. Sur le chemin du retour vers Perpignan, nous essuierons un violent orage.






lundi 19 septembre 2016

Aven de la Chapelle

19 septembre 2016
Participant : Eric et Nico
Aven de la Chapelle Sainte Barbe, Opoul-Périllos
TPST : 7h environ

Cela faisait un petit moment que nous avions laissé un départ à vérifier dans la cavité. Eric me motive à aller y jeter un coup d’œil. Nous voilà sur place vers 15h30 et nous préparons le matériel sous les bourrasques de tramontane. Vers 16h30, nous pénétrons dans la cavité. J'équipe les deux P10 qui mènent à la salle ébouleuse. On laisse le P40 qui du réseau principal pour descendre un P12 qui nous dépose au bas de la salle sur une grande trémie. S'en suit un parcours du combattant avec passage au travers de blocs plus que douteux pour pénétrer dans un système de méandres diaclases étroit. Au bout du parcours, un petit départ ventilé avec vu sur deux petits mètres.

Eric se colle au tir, une paille foire mais la deuxième lui permet de se faufiler. Il progresse horizontalement de quelques mètres et débouche en haut d'un P5. Un deuxième tir est réalisé dans l'étroiture pour faciliter l'accès et je le rejoins. Le P5 est vite descendu sur amarrage naturel mais la suite est étroite. Un pendule nous donne accès à un nouveau puits. Cette fois-ci, il faut équiper et deux goujons plus tard je descends ce joli P30. Au fond, un méandre étroit laisse entrevoir un vide d'environ 5 m. Ce sera pour une prochaine fois.

On remonte en fouillant quelques lucarnes sans intérêts. Nous mettrons pas mal de temps pour parcourir les nombreux passages étroits avec tout notre matériel et nous ressortons vers 23h30. De retour aux véhicules, plusieurs coups de fil nous indiquent que les copains s'inquiètent. On descend alors rapidement trouver un endroit qui capte pour arrêter les copains qui était déjà en route pour venir nous chercher ! Tout se finit bien, en espérant que la prochaine fois nous descendrons plus bas en quittant cette zone étroite... affaire à suivre !

vendredi 29 juillet 2016

Deux nouveaux Percnoptères bagués !

19 juillet 2016
Participants : Lionel, Tatiana, Aurélien (GOR), Sebastien et Nicolas (TES)
Falaises, Villefranche-de-Conflent

Encore une fois cette année, nous assistons les ornithologues du Groupe Ornithologique du Roussillon pour effectuer le baguage d'un jeune vautour percnoptère. Rendez-vous est pris mardi soir en fin de journée pour éviter les grosses chaleurs. Nous nous engageons sur le chemin vers 17h30 et il fait encore très chaud. La montée sera rude, mais le spectacle qu'offre le vautour venant nourrir son petit dans l'aire fait passer le temps plus vite. Au bout d'une bonne heure, nous somme à pied d'oeuvre au sommet de la falaise. L'équipement est une formalité vue que le couple s'est installé dans la même aire que les deux années précédentes. Je descend rapidement au niveau de la cavité où ils ont élu domicile, Seb reste en soutien au fractionnement 15 m plus haut. Je m'assois dans l'aire et j'ai la surprise de découvrir deux jeunes au fond de la cavité. Je sort mon kit sherpa et attrape le plus gros. Il résiste un peu mais j'arrive à le déposer au fond de mon sac. Le second, plus jeune, n'offre aucune résistance. Je charge le sac sur mon dos et remonte. Le baguage peut commencer : une bague à chaque patte, mesure sous toutes les coutures, pesée et prélèvement ADN. La manœuvre dure une petite demi-heure et je redescend déposer les petits dans leur cocon. Le temps de faire quelques photos et de déterminer les restes de leur repas (pie, poule, mouton...) et on les laisse à leur quiétude. Le retour sera plus rapide et à l'ombre. On valide l'opération par une petite bière, content de pourvoir suivre et protéger ce magnifique grand rapace.






samedi 23 juillet 2016

En Gorner : l'explo de la rivière de Nohèdes se poursuit

Samedi 23 juillet 2016

L'exploration en plongée s'est poursuivit ce weekend, je retranscrit ici le compte rendu de Guillaume :

"Retour à En Gorner, nous sommes 17 personnes cette fois-ci, surtout des plongeurs de tous horizons et accompagnés (Pyrénées atlantique, Gers, Ariège, PO) mais aussi des spéléo Catalans et Audois.

Même rituel de portage avant d’arriver au siphon. De plus en plus de matériel et une préparation de plus en plus longue avant la plongée. Après des séances photos, déconne et habillement, on part tous les deux avec Yvan dans le siphon à 13h30.

Il nous faut 20 min pour franchir le S1, on poursuit avec tout notre bardas en un seul voyage jusqu’au S2 (soit notre poids en matériel sur le dos).
Mise à l’eau dans le S2, on définit ce que l’on fait ; Yvan passera devant et je le suis en faisant des images et Yvan lèvera les 200 m de topo manquants explorés la fois précédente.
Les 230 premiers mètres de siphon sont vite avalé, je fais signe à Yvan qu’on a raté l’étiquette des 200 m et on rebrousse chemin pour attaquer la topo. La séance topo est un peu longuette mais c’est un vrai bonheur de parcourir cette magnifique galerie.
Nous arrivons au terminus dans la coche, raboutage du fil sans sortir la tête de l’eau et c’est parti, le rythme s’accélère, on déroule 50 m, point bas à -24 puis ça se relève, 80 m de fil déroulé,  nous sommes à -6 et les extrémités de grandes draperies nous guident vers une surface.
Nous sommes dans une belle galerie concrétionnée mais nous avons perdu l’actif. On sort dans cette galerie, on amarre le fil sur de grosses concrétions, on pose bouteilles et recycleur, ça fait deux heures que nous sommes partis. Nous sommes dans une galerie inactive mais avec des traces d’écoulement, des remplissages de sable et le sol est bien propre. On évolue au milieu des concrétions, on laisse sur la droite une colonne de 3 m de diamètre, sur la gauche une lucarne donne sur un plan d’eau mais nous continuons tout droit au plus évident.
Au bout de 50 m on retrouve de l’eau, on pense que ça siphonne, mais non, on continue à avancer, sur la droite on laisse un nouveau départ et en hauteur on voit une galerie fossile, 10-15m au-dessus de nous. On laisse tout ça et on continue à avancer pour arriver sur un nouveau lac. Celui-ci est long d’une vingtaine de mètres avec trois départs au fond.
On rebrousse chemin pour aller chercher les recycleurs et une bouteille de sécu chacun. On estime l’inter siphon à 120-140 m.
On part dans ce S3, on prend le départ le plus évident des 3, les dimensions sont plus modestes mais confortable, 4 à 5 m de diamètre. Après un point bas à -16 on sort dans un lac, là les dimensions ont encore plus petites, on commence à se poser des questions à savoir si nous sommes dans le même trou et la galerie est plus chaotique, effondrement de dalle sur le sol et on n’a toujours pas retrouvé l’actif. Au bout de 100m,  on tombe sur un seuil rocheux à la surface de l’eau qu’il nous faut enjamber. On redescend à –16, on remonte un nouveau chaos on laisse une lucarne à droite, et une autre sur la gauche pour continuer tout droit, puis, derrière un seuil, la galerie se poursuit. Il n’y a aucun remplissage au sol, la galerie est relativement propre. A la faveur d’un virage à 90°, azimut 300°  on redébouche dans du grand. On retrouve les remplissages compacts de petits cailloutis schisteux, on descend jusqu’à un point bas à -24 après lequel la galerie de 6 à 8 m de diamètre remonte. Nous avons déroulé 250 m depuis le départ du S3 et j’entends Yvan qui gromèle (la voix de la raison) en faisant signe qu’il est temps de rentrer. Retour en faisant la topo et nous sortons du S3 après 50 min de plongée.
Il est 17h30 ça fait 4h que nous sommes partis. Pas le temps de fouiller l’inter siphon, on ressort en faisant la topo des 90 m explorés dans le S2. A ce moment là nous avons fini de bosser et nous pouvons pleinement savourer la plongée dans ce magnifique siphon. On sort du S2 et on récupère les deux bouteilles relais laissées au passage. Avant la mise à l’eau dans le S1, on mange une barre, nous sommes fatigués mais contents d’avoir accomplis cette nouvelle  belle explo. Le S1 ne sera qu’une formalité et à 18h45, on retrouve les copains qui nous attendent pour sortir tout le matériel. On a la banane, on leur raconte notre découverte, on range notre matériel en prenant le temps de se remettre psychologiquement de cette exploration. On refait les kits et à 21h30, tout le monde est dehors pour savourer une bonne bière et faire des plans sur la prochaine explo.

Après avoir sorti les donnée des ordinateurs de plongé, Yvan se rend compte qu’il y a une différence de 3 °C entre le S2 et le S3 (sur le mien idem), il pourrait donc s’agir d’un affluent et nous aurions raté le conduit principal….

450 m d’explo, 9 0m de plus pour sortir le S2 qui fait (490 m ; -42), environ 140 m d’exondé et 250 m dans le S3.
Temps passé sous terre 11h30, dont  6h00 depuis le S1 et 3h00 de temps cumulés en plongée.
Config : recycleur plus  deux fois 10L : une air une nitrox 30% et une 7L de nitrox 30% chacun.

A très bientôt,
Pour la prochaine.

Guillaume"










jeudi 30 juin 2016

Une rivière magique sous le Coronat !

La grotte d'En Gorner se développe sous l'imposant massif du Coronat et développe aujourd'hui plus de 17 km de belles galeries. En 1974, une belle rivière souterraine était découverte à près de 2700 m depuis l'entrée. Malheureusement, son parcours menait rapidement les explorateurs sur des siphons tant à l'aval qu'à l'amont. En amont, c'est un beau lac grand et profond qui narguait les explorateurs qui rêvait du potentiel que pouvait offrir le massif. Dès 1978, les plongeurs se mettent à l'eau pour reconnaître le siphon. Plusieurs explorations permettent de franchir un S1 et de reconnaître le S2 qui butte alors sur une fracture verticale vers -6 m. Depuis les années 2000, aucune exploration ne permet de repousser ce terminus. Il faudra attendre le samedi 28 mai pour qu'une nouvelle tentative soit lancée et permettent enfin de percer le mystère de la rivière d'En Gorner. Je retranscrit ici le compte rendu des deux explos par Guillaume Tixier :

"Samedi 28 Mai 2016, après 2500 m de belle balade et 1h45 de palabres, nous arrivons au siphon. Nous sommes 6  (Denis et Yvan Plongeur des PO , Christophe et Marc  des  Garrotxes et Jean Marc du CAF de Perpignan). Mise à l’eau à 13h45. Dans le siphon la visi est superbe, 20 à 25 m. Le premier siphon est rectiligne et de belle dimension, 5 m de diamètre, il mesure 80 m avec un point bas à -18. On émerge dans un lac long de 60 m sans prendre pied. Le S.2 débute par une fracture dont les parois s'évasent et plonge directement jusqu'à un sol de sable à  -38. Là, il y a deux fils qui partent au plafond. Je les ignore,  pars au fond afin de fouiller la trémie décrite par mes prédécesseurs mais il n’y en a pas. Je remonte la faille par son extrémité. Après un point bas à -39 m, je suis dans une vraie galerie, tous les espoirs sont permis mais il y a beaucoup de sédiments sur les parois. Je poursuis la remontée jusqu'à -10 et je croise un des fils qui recoupe la faille à l’horizontale. Je poursuis jusqu'à la surface, la faille fait 1 m au plus large et pince de toutes parts. Retour au point bas dans une visi nulle.
De là, je remonte sur  les  fils en place. La faille est beaucoup plus large 2 à 3 m et bien plus propre. A -16 m je laisse le fil partant à l’horizontale observé dans la précédente remontée. Je poursuis la remontée jusqu'à -9 m en suivant l’autre fil, ici  à la faveur d’un seuil une galerie descendante s’ouvre. Je laisse le fil qui continue à la verticale. J'amarre mon dévidoir et descend à -16 dans une belle galerie de 4 m de large sur 6 à 8 m de haut. Le sol est en partie recouvert de sable qui me guide en remontant le courant. La suite est trouvée.  Changement de direction à 90°, cela remonte. J’émerge dans un grand lac de 8 à 10 m de diamètre, le plafond est 5 à 6 m plus haut. Pas de signe d’écoulement, je fais le tour du la salle et la suite s’ouvre à nouveau par un seuil à -1 m. Le siphon replonge  à -5 m, pour sortir 20 m plus loin, après 55 minutes de plongée et 70 m de premières depuis -10 m. Là la rivière qui coule face à moi fait 6 m de large pour 8 m de haut. J’amarre le fil, pose les bouteilles et pousse plusieurs salves d’expressions Gounelienes (les initiés comprendrons). Je remonte la rivière sur 30 m, traverse un grand lac de 10 m, et poursuit le cheminement. Ici la galerie fait 8 à 10 m de large. 20 m plus loin, une énorme vasque de 10 m de large annonce le départ du S3.

Ayant donné un temps de plongée de 2h aux copains en surface, je ressors en faisant la topo et nous reviendrons sous peu plonger ce siphon.
Explo : 70 m en siphon, 70 à 80 en exondé
Plongée 1h45 - temp eau 10°
Sortie  de 7h sous terre"


"Retour à En Gorner le 26 juin après un mois de longue attente et de préparation. Ce coup-ci, nous sommes trois à plonger : Denis, Yvan et Moi. Ce qui implique d’acheminer 17 charges jusqu'au siphon. Heureusement, les spéléos Catalan et Audois ont répondu présent et nous nous retrouvons à 22 sur le pont de la Têt au pied e la Grotte.
Apres 2h de progression, nous arrivons à la rivière. On déballe les affaires chacun dans notre coin, heureusement la plage est grande et en se faisant aider, à 13h nous sommes prêt à partir. Nos objectifs sont de faire des images jusqu'au S2, faire la topo entre le S1 et S2, explorer à deux le S2 et se faire plaisir. Nous avons opté pour partir de la rivière et non du siphon directement pour éviter le ressaut d’accès à la mise à l’eau et avoir plus de place. Mais l’accès au siphon par la rivière n’est pas commode et impose de franchir un étroit seuil rocheux de 2 m. Nous ne renouvellerons pas l’expérience.
A trois, avec beaucoup d’éclairage, le franchissement du S1 est un vrai régal, les 300 m de siphon sont avalés en 25 minutes. On file poser le matériel à l’entrée du S2 et faisons des images en essayant de lever la topo. Une heure plus tard avec Yvan nous sommes prêts pour partir dans le S2. Le S2 est en fait une voûte mouillante derrière laquelle on entend Denis. On sort dans une belle salle avec de belles grandes draperies qui plonge là 5 m plus loin dans le second siphon. C’est parti, on s’enfonce dans cette belle galerie de 10 m de diamètre, on suit les ripple mark au sol qui nous guident dans cette rivière et on arrive à un premier point bas à -28 m après avoir déroulé 100 m. La suite est en hauteur, la galerie est énorme, plus de 15 m de large. On remonte à la verticale, il y a la surface en plafond que nous voyons depuis le fond mais la suite s’ouvre là à -12 sur un palier derrière lequel la galerie redescend part un puits 10 m de diamètre qui redescend jusqu'à -20. Là, une lucarne s’ouvre sur la suite mais derrière l’eau est trouble, c’est un shunt qui retombe dans le grand puits. On rebrousse chemin et on poursuit l’ascension jusqu'à la surface. Nous sommes dans une cloche borgne, le plafond est 3 à 4 m au-dessus de l’eau. Et deux puits s’ouvrent sous nos palmes à partir de -6 m de profondeur.
On choisit celui de droite, nous sommes dans un beau tube de 6 à 8 m de diamètre, on poursuit la descente jusqu'à -25 m et là, bingo, nous retrouvons de belles dunes de ripple mark au sol et à la faveur d’un tournant vers le sud la galerie poursuit sa descente sur une pente plus douce. Nous avons vidé les 200 m du premier dévidoir nous sommes à -34 m. On raboute le second et continuons sur cette pente jusqu'à -42 m.  Là, la galerie remonte à nouveau à la verticale jusqu'à -10 où la galerie se divise à nouveau en deux mais reboucle 20 m plus loin en surface. Nous sommes à nouveau dans une cloche et la suite est au sol à -2 m. Nous descendons à nouveau sur une belle pente de sable jusqu'à -25 m pour à nouveau remonter vers une surface. A -3 m nous somme bloqués car nous avons vidé les 200 m du second dévidoir. Alors Yvan dégaine son dévidoir de secours et nous faisons surface dans une nouvelle cloche.
Cela fait plus d’une heure que nous sommes dans le S2. Nous n’avons plus de fil, nous sommes sur les limites que nous nous étions fixées par rapport à nos bouteilles de secours et la suite est là sous nos palmes, cela redescend à la verticale sur une dizaine de mètre. Pour ne pas trop traîner au retour, on prend l’option de faire la topo sur uniquement les 200 premiers mètres du siphon et nous ressortons du S2 après 5 minutes de paliers, 1h49 de plongées et 400 m de nouvelles galeries explorées avec la banane. Nous reviendrons sous peu !

Explo : 390 m en siphon 10 m en exondé
Plongée cumulé 2h40 - temp. eau 10°C - config recycleur + sécu 7L 30% + 10L Air
Sortie  de 10h sous terre"


dimanche 8 mai 2016

Grotte Perdu

08 mai 2016
Grotte Perdu (SM5), Opoul-Périllos
Participants : Eric G., Nicolas Aleman
TPST : 4h

L'objectif initial était d'entreprendre une désobstruction dans l'Aven de la Chapelle. Arrivés sur place, Eric se rend compte qu'il a oublié son baudrier. L'idée de parcourir les puits sur un baudard en sangle et sur demi cabestan chargés avec nos kits nous fait changer d'objectif. Nous redescendons sur le plateau pour visiter la Grotte Perdu. C'est à ce moment que je me rends compte que j'ai un deuxième matos complet mais que sur mon principal, je n'ai pas mon descendeur ni ma poignée. Décidément, ce n'est pas notre jour. Je retrouve un vieux croll qui me servira de poignée et la descente se fera sur demi cabestan.

On finit de se changer sous la pluie et dans un brouillard intense avant de partir à la recherche de l'entrée de la cavité. L'entrée principale a été réouverte par l'ESR en 2010 mais condamnée par une porte. Nous comptons donc nous faufiler par l'entrée des artistes, c'est à dire un puits vertical à peine plus large que le corps ! Il nous faut un petit quart d'heure pour la retrouver bien dissimulée au pied d'une touffe de chênes kermes. Trempés comme des soupes, nous amarrons rapidement notre corde pour nous jeter dans la cavité. Descendeur en bout de longe, ça frotte, ça râpe, mais nous arrivons à bon port dans une petite salle 17 m plus bas après avoir installé un fractio sur amarrages naturels à - 7 m.

Il est midi passé, nous en profitons pour casser la croûte. Nous regagnons ensuite rapidement la base des puits de l'accès principal. Un passage bas le long d'un éboulis permet de poursuivre la galerie. Au carrefour principal, nous visitons le réseau nord-est avec une jolie galerie basse bien concrétionnée. Nous nous engageons ensuite vers le sud, la galerie de belles dimensions est ponctuée de quelques rétrécissements. Par moment, les parois sont couvertes de beaux cheveux de sorcières, excentriques épaisses de forme elliptique, qui font le principal attrait de cette cavité. Certains passages sont marqués par le passage de l'eau avec la présence de jolies banquettes, des cupules et de chenaux de voûte, preuves d'un écoulement actif à seulement quelques dizaines de mètres de la surface dans des temps reculés. Nous explorons toutes les possibilités de départ ne nécessitant pas de matériel avant de rebrousser chemin vers la sortie.

Nous revoilà à la base du puits d'entrée et on ne se bouscule pas pour entamer la remontée. Je passe devant, la remonté jusqu'au fractio se passe sans problème. La suite est plus délicate. On ne peut pas bouger les bras et seuls quelques mouvements des pieds permettent de remonter centimètre par centimètre, merci le bloqueur de pied. Eric se la joue à l'ancienne et laisse de côté le seul pantin à notre disposition. Les aspérités des parois lui permettent de progresser non sans mal et d'atteindre la surface. La pluie s'est arrêtée mais le brouillard est toujours tenace. Nous nous changeons rapidement, l'heure de l'apéro étant proche !

Quelques photos de l'entrée qui parlent d'elles même !





dimanche 1 mai 2016

Exercice secours à l'Aven Tura

01/05/2016
Aven Tura, Caudiès-de-Fenouillèdes
Participants : Sébastien Henrion, Sébastien Démeautis, Raphaël Jaud, Eric G., Chloé P., Nicolas Aleman + 18 spéléos

L’heure de rendez-vous était fixée à 8h au SDIS 66. Après récupération du VLHR, le matériel est chargé et les équipes partent en convoi en direction de Caudiès. Sur place, les trois véhicules 4x4 montent le matériel et le personnel jusqu’au hameau de Malabrac, une petite équipe fera la piste à pied. Les bâtiments du hameau permettent de déposer le matériel et de se changer à l’abri de la forte tramontane. Vers 10h, une première équipe composée de Stéphane F., Fanny R. et Eric G. part avec pour mission d’équiper la cavité jusqu’à -150 m, à la base du P36. Pendant ce temps, Jean-Laurent L. présente la caisse médicale aux personnels. Les personnels sont ensuite répartis en équipe de 3 avec un chef d’équipe, chaque équipe ayant pour mission d’équiper une partie de la cavité pour l’évacuation.
Vers midi, toute les équipes sont sous terre et s’activent sur leurs ateliers. La cavité n’ayant jamais l’objet d’exercice secours, plusieurs spits doivent être plantés, un bon exercice pour certains qui n’en ont pas l’habitude. Vu la configuration bien vertical des puits, les ateliers sont principalement des balanciers. La civière décolle du fond vers 15h et les obstacles s’enchainent. Les reprises se font sans difficultés. Seul une sortie de puits en méandre étroit nécessitera un peu plus de travail mais l’équipe en place trouvera une solution efficace pour extraire la civière de ce mauvais pas. La victime fictive est sortie du brancard en bas du P10 car l’étroiture en bas du puits d’entrée ne permet pas son évacuation. Le déséquipement de la cavité s’organise dans la foulée et la sortie des personnels s’échelonnera entre 18h et 20h. De retour à Malabrac, le matériel est rangé et un petit débriefing permet de clôturer l’exercice.
Le temps du trajet, nous nous retrouvons au SDIS vers 22h pour le rangement du matériel. Au vu de l’heure tardive, il est décidé d’un commun accord de nous retrouver le mercredi soir pour le nettoyage du matériel. Toutes les personnes ayant participé à ce nettoyage sont aujourd’hui vivement remerciées !!

Cela faisait quelques temps que nous souhaitions organiser un exercice sur le plateau de Malabrac. Ce haut lieu de la spéléologie locale n’avait pas vu les équipes de secours depuis de nombreuses années, excepté un barnum à l’Aven de la Vache. Malgré les difficultés (temps de trajet, accès, climatologie…), un grand nombre d’équipiers a encore une fois répondu à l’appel. Du point de vue technique, l’exercice s’est déroulé de façon optimale puisque la civière a été évacuée depuis la côte -150 m sans aucunes difficultés. Du point de vue formation, chaque équipier a su trouver sa place et s’intégrer au sein d’une équipe avec des missions diverses et dans des conditions de quasi-réel. Enfin, du point de vue organisation, les conditions météorologiques et la zone géographique éloignée ont fait déborder le timing, mais cela n’a pas affecté la détermination de la quasi-totalité des personnels engagés. Merci à tous les participants à cet exercice et rendez-vous le 20/11/16 pour un nouvel entrainement !

Départ pour l'équipement

Le refuge de Malabrac, camps de base pour le secours


Présentation du matériel médical


Le P56 de l'Aven Tura


Le puits d'entrée de 18 m de l'Aven Tura

Sur le lapiaz au bord de la cavité