vendredi 21 février 2020

Et on remonte à la Chapelle !

Vendredi 21 février 2020
Aven de la Chapelle Sainte Barbe (Opoul-Périllos)
Participants : Eric G., Nicolas A.

La cavité ayant été équipée par les copains du CAF, on en profite pour aller voir le sommet du méandre du fond où un copain aurait vu un puits descendre après une escalade d'une trentaine de mètres. Nous sommes sur site vers 10h30 et le temps de changer, palabrer et boire une petite bière, nous entrons sous terre vers 12h.

On s'arrête dans la salle à -20 m déposer le matos de tir au cas où nous aurions le temps d'aller revoir les puits qui démarre derrière la trémie de cette salle. La descente se poursuit rapidement avec l'équipement en place et musique à fond sur la petite baffle étanche d'Eric. Au fond à -160 m, on apprécie les cordes qui ont été installées en fixe pour accéder au méandre supérieur à 15 m de hauteur. Ce méandre très haut mais large de moins d'un mètre par endroit se finit sur un croisement de faille : au-dessus, à gauche et tout droit, le méandre se finit sur escalade. On attaque celle en face. Eric s'élève de 25 m environ en oppo et plante deux points pour que je puisse le rejoindre. Je m'engage alors dans la partie haute du méandre et vois que ça replonge vers le croisement de faille où on a laissé les kits (on en conclut que c'est ce qu'a vu le copain). Je continue l'escalade en libre jusqu'à ce que la faille se pince 25 m plus haut. On peut à nouveau parcourir le méandre jusqu'en balcon au-dessus du croisement de faille. Au-dessus, à la faveur du croisement, un beau puits lisse remonte à perte de lumière. Impossible d'escalader ici sans poser des points en artif.

On parviens malgré tout à le traverser pour pénétrer dans le haut de la deuxième faille. Celle-ci est bien fossile et agrémentée de nombreuses concrétions. On a du temps et on décide de poursuivre l'escalade au maximum par ici avant de rebasculer, s'il le faut, dans le beau puits du croisement. Les concrétions me permettent de m'élever rapidement en libre. Dès que la hauteur me parait importante, je pose un point sur amarrage naturel pour qu'Eric me rejoigne. Les longueurs s’enchaînent. Nous raboutons les deux cordes de dix mètres à celle de 40 et nous arrivons au centimètre près dans une alcôve joliment concrétionnée en blanc avec quelques excentriques mais qui marque malheureusement la fin de cette voie. Ici, la seule suite est un petit méandre impénétrable qui semble retourner vers le puits du croisement et qui aspire goulûment. Heureusement, nous avons repéré un passage plus large dans la faille 10 m plus bas qui devrait nous permettre de rejoindre ce croisement de faille et le puits principal plus facilement. Mais ça, ce sera pour plus tard.

Nous laissons équipé et nous entamons la redescente en faisant la topo. C'est long, on se rend compte qu'on a pris pas mal de hauteur. Arrivé en bas, la topo annonce 76 m d'escalade. C'est pas mal avec seulement 6 goujons de posés. L'équipement direct par le puits du croisement des failles devrait nous donner un beau P80, et nous ne savons pas ce qui nous attend encore au-dessus. A noter qu'on a repéré une trace d'acéto à +50 m mais rien en haut et aucun point dans le puits principal (il faudra questionner les anciens). Au final, on est qu'à 6,5 m de la lucarne au bas du P40 de l'entrée. Malgré tout, le très fort courant d'air ressenti à l'entrée du méandre part par là et une jonction avec l'Aven de l'Ancêtre qui souffle toujours aussi fort est plus qu'envisageable. Il nous resterait une vingtaine de mètres en plan à parcourir d'après les topos. En attendant, il nous faut remonter.

Cela fait un moment que je n'ai pas fait de grands puits et ça se sent. J'en chie dans le P50 et je vois la lumière d'Eric disparaître plus haut. J'ai le temps de bien me mouiller dans le P32 arrosé. Enfin, j’enchaîne les pauses dans le P40 jusqu'à déboucher dans la salle de la trémie où on va enfin pouvoir manger un bout. On refait les kits, les deux derniers P10 sont une formalité et on ressort de jours vers 17h. En résumé, une bien belle explo qui laisse plein d'espoir pour la jonction tant imaginée depuis un bout de temps. Les copains y retourne bientôt, espérons que cela paye enfin !



mardi 11 février 2020

Comptage chiroptères à la Grotte de Fuilla

Mardi 11 février 2020
Grotte de Fuilla
Participants : Boris B., Cholé P. et Nicolas A.

La Grotte de Fuilla constitue une des six entrées du grand Réseau karstique de Fuilla-Canalette qui s'étend sur près de 27 km. Elle est également réputée pour abriter une des plus importantes colonies d'hibernation de chauve-souris du département avec la présence en grand nombre de Grands Rhinolophes et de Rhinolophes Euryales. Elle est intégrée aujourd'hui dans le site Natura 2000 "Chiroptères des Pyrénées Orientales" et a fait l'objet de travaux de protection (grille et panneaux explicatifs) en 2013.

Dans ce cadre, un suivi annuel est organisé par l’animateur du site Natura 2000, le Département des Pyrénées-Orientales, pour recenser les chiroptères dans le but de suivre l’évolution des populations et évaluer l'efficacité des mesures de protection. Nous avons accompagné un chiroptérologue en charge du suivi. La progression se fait à pas de loup et à la lumière rouge pour déranger le moins possible les espèces présentes. Pour les très grands essaims, le comptage ne peut se faire que sur photo que nous prenons le plus rapidement possible afin de limiter au maximum le dérangement des chauves-souris en hibernation.

Cette année, nous avons pu comptabiliser environ 2000 Rhinolophes Euryales, 308 Grands Rhinolophes, 4 Minioptères de Schreibers et 4 Petits Rhinolophes. Ces résultats sont très encourageants et montrent que les mesures de protection prises en concertation avec les différents acteurs du milieu, notamment les spéléos, portent aujourd'hui leurs fruits. On peut noter notamment la présence d'un essaim de Grands Rhinolophes dans les plafonds du porche d'entrée qui n'aurait certainement pas été là si le grillage de protection n'avait pas été mis en place et qui peut également s’expliquer par les températures douces les jours précédents le comptage, températures les amenant à se déplacer plus près de l’entrée de la grotte.

Pour rappel, la cavité est accessible aux spéléos hors période d'hivernage (1er juin au 30 septembre). Il suffit de faire une demande d'accès auprès de la réserve naturelle de Nyer en charge de la gestion du site.

Un des essaims de Rhinolophes Euryales

jeudi 23 janvier 2020

Mise en charge

Mercredi 22 janvier 2020
Conduite du Bousquet (Mosset)
Participant : Raphaël J.

La tempête Gloria s'abat sur le département depuis le début de semaine générant un aiguat de période cinquantennale. Ce type d’événement est propice pour étudier la réaction du karst face aux apports massifs d'eau. Malheureusement, les crues des cours d'eau aériens empêchent souvent de pouvoir se rendre sur place, sauf quand on y est déjà... sur place :-)

Rapha, habitant la vallée de Mosset, a pu se rendre à l'entrée de la Conduite du Bousquet. Ce petit réseau se développe au contact des granits sur un peu moins d'un kilomètre. La petite entrée à flanc de montagne mène par une belle conduite forcée à un point bas vers -16 m où se développe le réseau. Nous avions pu le visiter avec un étiage exceptionnel en juillet dernier (voir : http://les-trogloxenes.blogspot.com/2019/07/de-nohedes-mosset.html).

Aujourd'hui, ce serait difficile sans bouteilles ! Voici quelques images exceptionnelles de la crevaison de l'entrée. Le débit et la position élevée de l'entrée par rapport à la résurgence laissent imaginer les volumes d'eau dans la cavité. Les galeries que nous avions visité en juillet doivent être totalement submergées. Merci Raph pour ces belles images !